Sur la quête de reconnaisance

4 octobre 2024


Extraits de Vers la lumière, Expérience chrétienne et bouddhisme zen de Jacques Breton, Bayard/Centurion, 1997

Il est nécessaire pour l’enfant d’être reconnu dans son corps, son affectivité, ses facultés.

La reconnaissance est une façon de nous regarder comme de l’extérieur à travers le regard des autres dont nous dépendons, tandis que la véritable connaissance nous vient du fond de nous-même.

En fait, cette reconnaissance que nous attendons des autres touche essentiellement les apparences, l’ego, et va le renforcer. Mais nous ne pouvons attendre d’eux la connaissance du mystère que nous sommes et qui dépasse tout langage.

Notre nature profonde, qui peut nous en parler d'une manière juste tant que nous-même n'en avons pas fait l'expérience ?

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Ne plus rien attendre des autres jusqu’à ne plus vouloir être rien pour les autres. Qu’importe ce que pense de moi l’autre, puisque la vraie connaissance, je la cherche au cœur de moi-même et ce que pense l’autre de moi ne sera toujours qu’un ersatz, que le côté formel, apparent et souvent déformé de ce que suis réellement.

Le zen m’aide à me détacher du regard, du jugement de ceux qui m’entoure et donc me permet d’exister. Plus j’existerai, plus je me sentirai libre par rapport à l’opinion des autres.

… progressivement l’autre perd sa fonction de miroir et je trouve en moi-même le miroir intérieur qui me renvoie à ma propre image. Face à moi-même je ne peux plus tricher, alors que l’autre est toujours un miroir déformant.

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D’une connaissance plus conceptuelle, plus objectivante, nous nous ouvrons à une connaisssance plus expérimentale, plus intuitive qui nous met plus en communion avec la réalité et nous comble davantage.

Découvrant le monde, les choses, les personnes, de l’intérieur, nous sommes plus ouverts à leur beauté, leur bonté, leur vérité.

Combien de fois encore nous surprendrons-nous à attendre une approbation, à agir en fonction du regard des autres ou de notre propre regard, à dépendre du jugement des autres et de notre propre jugement positif ou négatif ? Alors nous aurons toujours à reprendre ce célèbre kōan “Mu” qu’on peut résumer par : accepter de n’être rien (aux yeux des autres et de nous-mêmes) pour être tout en nous-même.

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Si le chrétien recherche la Vérité, ce n’est pas pour elle-même, mais pour mieux connaître, mieux aimer Celui qui est.

Aussi pour lui-même, s’il découvre la Lumière, la Beauté, la Vérité, ce n’est pas pour en jouir mais pour en être témoin.

“Qui suis-je ?” revient à se demander comment je vais rayonner, communiquer cet Être. Il y a bien des manières de faire partager la Beauté, la Bonté, la Sagesse, la Vérité… divine. Chaque personne doit découvrir la sienne pour se réaliser pleinement.


image : auteur inconnu

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