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Te voir en tant que Lumière

11 octobre 2024


Comment te connaître en tant que Lumière lorsque tu es au milieu de la Lumière - voilà la question.»
«Eh bien, dit la Petite Âme en se ranimant, tu es Dieu.
Trouve quelque chose !»
Une fois de plus, Dieu sourit. « C'est fait, dit Dieu.
Puisque tu ne peux te voir en tant que Lumière lorsque tu es dans la Lumière, nous allons t'entourer de noirceur.»

Neale Donald Walsch, La Petite Âme et le Soleil, une parabole pour enfant d’après Conversations avec Dieu
image : auteur inconnu

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Sur la quête de reconnaisance

4 octobre 2024


Extraits de Vers la lumière, Expérience chrétienne et bouddhisme zen de Jacques Breton, Bayard/Centurion, 1997

Il est nécessaire pour l’enfant d’être reconnu dans son corps, son affectivité, ses facultés.

La reconnaissance est une façon de nous regarder comme de l’extérieur à travers le regard des autres dont nous dépendons, tandis que la véritable connaissance nous vient du fond de nous-même.

En fait, cette reconnaissance que nous attendons des autres touche essentiellement les apparences, l’ego, et va le renforcer. Mais nous ne pouvons attendre d’eux la connaissance du mystère que nous sommes et qui dépasse tout langage.

Notre nature profonde, qui peut nous en parler d'une manière juste tant que nous-même n'en avons pas fait l'expérience ?

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Ne plus rien attendre des autres jusqu’à ne plus vouloir être rien pour les autres. Qu’importe ce que pense de moi l’autre, puisque la vraie connaissance, je la cherche au cœur de moi-même et ce que pense l’autre de moi ne sera toujours qu’un ersatz, que le côté formel, apparent et souvent déformé de ce que suis réellement.

Le zen m’aide à me détacher du regard, du jugement de ceux qui m’entoure et donc me permet d’exister. Plus j’existerai, plus je me sentirai libre par rapport à l’opinion des autres.

… progressivement l’autre perd sa fonction de miroir et je trouve en moi-même le miroir intérieur qui me renvoie à ma propre image. Face à moi-même je ne peux plus tricher, alors que l’autre est toujours un miroir déformant.

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D’une connaissance plus conceptuelle, plus objectivante, nous nous ouvrons à une connaisssance plus expérimentale, plus intuitive qui nous met plus en communion avec la réalité et nous comble davantage.

Découvrant le monde, les choses, les personnes, de l’intérieur, nous sommes plus ouverts à leur beauté, leur bonté, leur vérité.

Combien de fois encore nous surprendrons-nous à attendre une approbation, à agir en fonction du regard des autres ou de notre propre regard, à dépendre du jugement des autres et de notre propre jugement positif ou négatif ? Alors nous aurons toujours à reprendre ce célèbre kōan “Mu” qu’on peut résumer par : accepter de n’être rien (aux yeux des autres et de nous-mêmes) pour être tout en nous-même.

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Si le chrétien recherche la Vérité, ce n’est pas pour elle-même, mais pour mieux connaître, mieux aimer Celui qui est.

Aussi pour lui-même, s’il découvre la Lumière, la Beauté, la Vérité, ce n’est pas pour en jouir mais pour en être témoin.

“Qui suis-je ?” revient à se demander comment je vais rayonner, communiquer cet Être. Il y a bien des manières de faire partager la Beauté, la Bonté, la Sagesse, la Vérité… divine. Chaque personne doit découvrir la sienne pour se réaliser pleinement.


image : auteur inconnu

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Aimer les questions elles-mêmes

29 septembre 2024


Je vous prie d'être patient à l'égard de tout ce qui dans votre coeur est encore irrésolu, et de tenter d'aimer les questions elles-mêmes comme des pièces closes et comme des livres écrits dans une langue fort étrangère. Ne cherchez pas pour l'instant des réponses, qui ne sauraient vous être données ; car vous ne seriez pas en mesure de les vivre. Or, il s'agit précisément de tout vivre. Vivez maintenant les questions. Peut-être en viendrez-vous à vivre peu à peu, sans vous en rendre compte, un jour lointain, l'entrée dans la réponse.

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, 1929

image : auteur inconnu (via Cosmos)

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Une seule carotte originale

22 septembre 2024


Sur le délaissé pouvoir révolutionnaire d’un regard perpétuellement neuf, de l’être unique que nous sommes, sur toutes les choses de la vie ~

Paul Cezanne via Gasquet Joachim dans Cezanne, Les éditions Bernheim-Jeune, 1926 :

― Est-ce qu’une botte de carottes, oui, une botte de carottes ! criait-il, étudiée directement, peinte naïvement, dans la note personnelle où on la voit, ne vaut pas les éternelles tartines de l’École, cette peinture au jus de chique, honteusement cuisinée d’après les recettes ? Le jour vient où une seule carotte originale sera grosse d’une révolution. 

Propos semblable attribué à Cezanne :

― Le jour vient où une seule carotte, fraîchement observée, déclenchera une révolution.

image : devant deux tableaux de Cezanne, la montagne Sainte-Victoire et Baigneurs

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Si je laisse faire la vie

10 septembre 2024



Soit, je suis content, mais ce n'est pas de ce que je suis ni de ce que je possède en cet instant. C'est de savoir que tout peut recommencer, si je laisse faire la vie. Je voudrais me faire très souple, très petit. Je n'y parviens pas toujours. Je ne voudrais pas sortir de ma place. Je voudrais apprendre à n'en plus sortir. Or, je sais que ma place d'homme est dans la joie.

Oh ! s'éveiller chaque matin - et pourquoi pas chaque minute - et regarder le monde qui commence !

Jacques Lusseyran, Le monde commence aujourd'hui,1959

wikipedia.org/Jacques_Lusseyran : aveugle depuis l'âge de 8 ans, est un résistant français, responsable au sein des mouvements Volontaires de la Liberté puis Défense de la France, déporté à Buchenwald en 1944-1945, par la suite professeur de littérature et de philosophie aux États-Unis.

image : Kari Ndieli

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S'identifier à l'univers

6 septembre 2024



Extraits de La pesanteur et la grâce de Simone Weil, 1947.

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Nous sommes une partie qui doit imiter le tout.


L'atman. Que l'âme d'un homme prenne pour corps tout l'univers. Qu'elle ait avec tout l'univers le même rapport que celle d'un collectionneur à sa collection, d'un des soldats qui mouraient en criant : « Vive l'Empereur ! » à Napoléon. L'âme se transporte, hors du corps propre, dans autre chose. Qu'elle se transporte donc dans tout l'univers.


S'identifier à l'univers même. Tout ce qui est moindre que l'univers est soumis à la souffrance.


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Celui qui n'a pas su devenir rien court le risque d'arriver a un moment où toutes choses autres que lui cessent d'exister.


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Associer le rythme de la vie du corps à celui du monde, sentir constamment cette association et sentir aussi l'échange perpétuel de matière par lequel l'être humain baigne dans le monde.


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Aimer le prochain comme soi-même ne signifie pas aimer tous les êtres également, car je n'aime pas également tous les modes d'existence de moi-même. Ni ne jamais les faire souffrir, car je ne refuse pas de me faire souffrir moi-même. Mais avoir avec chacun le rapport d'une manière de penser l'univers à une autre manière de penser l'univers, et non à une partie de l'univers.


Ne pas accepter un événement du monde, c'est désirer que le monde ne soit pas. Or cela est en mon pouvoir pour moi ; si je le désire, je l'obtiens. Je suis alors un abcès du monde.


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Le rapport entre le corps et l'outil change dans l'apprentissage. Il faut changer le rapport entre le corps et le monde. On ne se détache pas, on change d'attachement. S'attacher à tout. À travers chaque sensation, sentir l'univers. Qu'importe alors que ce soit plaisir ou douleur ? Si on a la main serrée par un être aimé, revu après longtemps, qu'importe qu'il serre fort et fasse mal ?


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Deux tendances limites : détruire le moi au profit de l'univers ou détruire l'univers au profit du moi.

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image : mindvrchives

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De la responsabilité envers toute l’humanité

5 septembre 2024


Extrait de « Lettres aux Écoles » par J. Krishnamurti, Association culturelle Krishnamurti, France, 1982.


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Nous disons de façon très catégorique, et en insistant sur ce point, que seule la pleine responsabilité envers toute l’humanité – responsabilité qui est amour – peut transformer fondamentalement l’état actuel de la société. Quel que soit le système existant dans les différentes parties du monde, il est corrompu, dégénéré et totalement immoral. Il vous suffit de regarder autour de vous pour le constater.


Dans le monde entier, on a dépensé des millions et des millions pour l’armement et partout les politiciens parlent de paix toute en préparant la guerre. Les religions ont proclamé maintes et maintes fois la sainteté de la paix mais elles ont encouragé les guerres et des formes subtiles de violence et de tortures. Il existe d’innombrables divisions et d’innombrables sectes avec les prêtres, leurs rituels et toutes les absurdités qui se pratiquent au nom de Dieu et de la religion. Là où il y a division, il y a forcément désordre, lutte et conflit, - que ce soit dans le domaine religieux, politique ou économique.


Notre société moderne est basée sur l’avidité, l’envie et le pouvoir. Quand vous constatez tous ces faits dans leur réalité – ce mercantilisme écrasant – tout indique la dégénérescence et une immoralité fondamentale. Changer radicalement la structure de notre vie, qui est la base de toute société, est la responsabilité de l’éducateur. Nous détruisons la terre et, pour notre agrément, on détruit tout ce qui s’y trouve.


L’éducation, ce n’est pas simplement enseigner différentes matières scolaires, mais c’est aussi cultiver chez l’élève le sens de la pleine responsabilité. L’éducateur n’a pas toujours conscience qu’il travaille à la naissance d’une nouvelle génération. La plupart des écoles se préoccupent seulement de dispenser des connaissances. Elles ne se soucient absolument pas de transformer l’homme et sa vie quotidienne.

image : Patrick de Wilde, Thaïlande, 1987, tirée de “Thaïlande des bonzes” de Patrick de Wilde et Christine Le Diraison

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Sri Aurobindo sur la destruction de la liberté spirituelle en Europe

4 septembre 2024


Le texte suivant est un extrait des «Épîtres de l’étranger» de Sri Aurobindo, rédigées début 1910 et adressées comme depuis l’Europe à un correspondant imaginaire en Inde.


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La vie a-t-elle été toujours aussi triviale, toujours aussi vulgaire, insipide et encombrée, toujours aussi dépourvue d’amour que ce qu’en ont fait les européens ? Ce confort si bien aménagé m’oppresse, cette perfection dans la mécanique ne permet pas à l’âme de se souvenir quelle n’est pas elle-même une machine.


Est-ce donc cela, l’aboutissement de la longue marche de la civilisation humaine, ce suicide spirituel ? L’âme qui se pétrifie silencieusement en matière ? L’homme d’affaire prospère, était-ce là ce splendide sommet du genre humain vers quoi tendait tout l’effort de l’évolution ? Et d’ailleurs, si le point de vue scientifique est juste, pourquoi pas ? Une évolution qui part du protoplasme et s’épanouit dans l’orang-outang et le chimpanzé peut bien se trouver satisfaite d’avoir créé le chapeau, la redingote, le pantalon, l’aristocrate britannique, le capitaliste américain et le truand parisien. Car ce sont-là, me semble-t-il, les grands triomphes des lumières européennes devant lesquels nous nous inclinons bien bas.


C’est pour en arriver là qu’Auguste créa l’Europe, que Charlemagne ré-établit la civilisation, que Louis XIV régla la société, que Napoléon codifia la Révolution Française. C’est pour en arriver là que Goethe pensa, Shakespeare imagina et créa, St. François aima et le Christ fut crucifié. Quelle faillite ! Quelle dérision de choses qui étaient riches et nobles !


L’Europe se vante de sa science et de ses merveilles. Mais, à la différence de Voltaire, un Indien ne peut se contenter de poser comme question ultime : « Qu’avez-vous inventé ? » Il tourne son regard vers l’âme, c’est là qu’il est habitué à chercher. A l’intellect vantard de l’Europe, il ne pourra que répondre : « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas ce que vous savez, c’est ce que vous êtes. Avec toutes vos découvertes et vos inventions, qu’êtes-vous devenu ? Vos lumières sont grandes – mais quelles sont ces étranges créatures qui s’agitent sous l’éclairage électrique que vous avez installé, et qui s’imaginent qu’elles sont humaines ? » Que gagne l’intellect humain à avoir plus d’acuité et de discernement si c’est pour que l’âme humaine dépérisse ?


Mais la science n’admet pas l’existence de l’âme. L’âme, dit-elle, n’est rien d’autre qu’un ensemble d’animalcules organisées en une république. Cette idée est le moule dans lequel l’Europe a opéré sa propre refonte ; c’est ce que les nations européennes sont en train de devenir : des animalcules organisées en républiques – de très intelligents, de très méthodiques, de très merveilleux animalcules douées de parole et de raison, mais des animalcules tout de même. Ce n’est pas ce que l’espèce était destinée à devenir : des créatures faites à l’image du Tout-Puissant, des dieux qui se souviennent du ciel qu’ils ont perdu et qui s’efforcent de rentrer en possession de leur héritage.


L’homme en Europe est en train de descendre continuellement du niveau humain pour se rapprocher de celui de la fourmi et du frelon. Le processus n’est pas terminé, mais les choses progressent rapidement, et si l’on arrête pas la débâcle, nous pouvons espérer en voir le couronnement au cours de ce XX ème siècle. Après tout, nos superstitions étaient préférables à ces lumières, et nos abus sociaux moins meurtriers pour les espoirs du genre humain, que cette perfection sociale.


C’est un enfer tout à fait plaisant qu’ils ont créé en Europe, un enfer non des supplices, mais des plaisirs, de lumières et de voitures, de bals et de danses et de soupers, de théâtres et de cafés et de music-halls, de bibliothèques et de clubs et d’académies, de galeries nationales et d’expositions, d’usines, de boutiques, de banques et de bourses. Mais c’est une enfer tout de même, ce n’est pas le ciel dont les saints et les poètes ont rêvé, la nouvelle Jérusalem, la ville d’or. Londres et New York sont les cités saintes de cette nouvelle religion. Son Paradis doré de plaisir, c’est Paris.


Ce n’est pas impunément que les hommes décident de croire qu’ils sont des animaux et que Dieu n’existe pas. Car ce que nous croyons, nous le devenons. L’animal vit selon une routine que la Nature a fixée pour lui ; sa vie est consacrée à la satisfaction de ses instincts – physiques, vitaux, émotionnels -, et il trouve mécaniquement cette satisfaction en répondant avec régularité au fonctionnement de ses instincts. La Nature a tout réglé pour lui, et lui a fourni ses mécanismes. En Europe, l’homme fixe sa propre routine, invente ses propres mécanismes et ajoute aux besoins dont il est l’esclave le besoin intellectuel. Mais il n’y aura bientôt plus d’autre différence.


Le système, l’organisation, la mécanique ont atteint leur perfection. La servitude a été poussée jusqu’à sa forme la plus extrême : en voulant passionnément organiser la liberté extérieure, l’Europe détruit sa liberté spirituelle. Quand la liberté intérieure aura disparu, la liberté extérieure suivra, et une tyrannie sociale la remplacera, plus terrible, plus inquisitoriale, plus implacable que toutes celles que les castes avaient jamais établies en Inde. Le processus a déjà commencé. La coque de la liberté extérieure demeure, le noyau a déjà été bien entamé. Comme l’Européen est encore libre d’assouvir ses sens et de se divertir, il se croit libre. Il ne sait pas quelles dents sont en train de ronger le cœur de sa liberté.

image : Roger Mattos

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